JE LIS ET
JE DEVIENS
LE MONDE
Je lis et je deviens le monde. La littérature me multiplie, me transforme, me déplace constamment. Mes certitudes s’ébranlent, vacillent, la curiosité de l’autre gagne du terrain, pages après pages je deviens un homme voulant sauver les éléphants, intellectuelle féministe spécialiste du genre, transexuel philosophe, ouvrier faisant sauter la maison du patron, sculpteur aveugle, cheminot sauvant des enfants juifs, meurtrières sauvages et vengeresses, enfant de Belleville, vieille juive prostituée, vieux sur une barque, écrivain activiste, fou qu’ils disent décryptant le chant des oiseaux, poète intranquille, travailleuse précaire nettoyant les ferries , braqueuse de banque, aventurier à l’usage du monde, etc. Les mots s’incrustent en moi, tracent de nouveaux chemins dans mon corps, mes yeux perçoivent d’autres sentiers possibles, des zones d’ombres lumineuses, des palais moisis…
Ces métamorphoses m’aident à appréhender le monde, à me nourrir des particules complexes des êtres. La métamorphose et la transcendance que je vis en tant que lectrice est ce que je souhaite partager avec la joie aussi et la maladresse bien sûr.
M¨
JE LIS ET
JE DEVIENS
LE MONDE
Je lis et je deviens le monde. La littérature me multiplie, me transforme, me déplace constamment. Mes certitudes s’ébranlent, vacillent, la curiosité de l’autre gagne du terrain, pages après pages je deviens un homme voulant sauver les éléphants, intellectuelle féministe spécialiste du genre, transexuel philosophe, ouvrier faisant sauter la maison du patron, sculpteur aveugle, cheminot sauvant des enfants juifs, meurtrières sauvages et vengeresses, enfant de Belleville, vieille juive prostituée, vieux sur une barque, écrivain activiste, fou qu’ils disent décryptant le chant des oiseaux, poète intranquille, travailleuse précaire nettoyant les ferries , braqueuse de banque, aventurier à l’usage du monde, etc. Les mots s’incrustent en moi, tracent de nouveaux chemins dans mon corps, mes yeux perçoivent d’autres sentiers possibles, des zones d’ombres lumineuses, des palais moisis…
Ces métamorphoses m’aident à appréhender le monde, à me nourrir des particules complexes des êtres. La métamorphose et la transcendance que je vis en tant que lectrice est ce que je souhaite partager avec la joie aussi et la maladresse bien sûr.
M¨
LES CHIENNES NATIONALES
Les spectacles naissent de rencontres humaines en premier lieu puis vient l’envie furieuse de se faire découvrir des livres et enfin de nos rencontres et de nos découvertes littéraires naît une écriture qui vacille entre mots lumineux, scrupuleusement choisis et réfléchis par l’auteur et une parole libre, maladroite, improvisée celle des artistes invités.
LES CHIENNES NATIONALES
Les spectacles naissent de rencontres humaines en premier lieu puis vient l’envie furieuse de se faire découvrir des livres et enfin de nos rencontres et de nos découvertes littéraires naît une écriture qui vacille entre mots lumineux, scrupuleusement choisis et réfléchis par l’auteur et une parole libre, maladroite, improvisée celle des artistes invités.
La littérature est le terrain de jeu des Chiennes Nationales et de ce qui initie le partage.
Enfant je n’aimais pas lire, sûre que les livres n’étaient pas fait pour moi, surement trop intelligents, trop longs, trop ennuyeux… Je ne sais pas s’il faut donner envie de lire mais je sais que grâce à des amis, la découverte un jour de la lecture au sens profond du terme m’a soignée de beaucoup de maux et j’imagine que le temps qu’impose cet exercice y est pour beaucoup. Que la sacralisation des grandes œuvres, l’intelligence des milieux intellectuels à en parler, les jugements violents fait sur une classe aimant la littérature populaire, ce cynisme là a creusé des tranchés béantes entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas. Les intelligents et ceux qui ne le sont pas ceux qui disent si souvent « ce n’est pas pour nous ». Alors que c’est surement ces mêmes personnes qui, si on leur en avait donné les moyens, aurait pu en faire l’analyse la plus juste, la plus sincère sans rhétorique et sans séduction. Le livre de Jack London Martin Eden exprime ça.
Amateur, Amatrice
(latin amator, celui qui aime)
La littérature est le terrain de jeu des Chiennes Nationales et de ce qui initie le partage.
Enfant je n’aimais pas lire, sûre que les livres n’étaient pas fait pour moi, trop intelligents, trop longs, trop ennuyeux… Je ne sais pas s’il faut donner envie de lire mais je sais que grâce à des amis, la découverte un jour de la lecture au sens profond du terme m’a soignée de beaucoup de maux et j’imagine que le temps qu’impose cet exercice y est pour beaucoup. Que la sacralisation des grandes œuvres, l’intelligence des milieux intellectuels à en parler, les jugements violents fait sur une classe aimant la littérature populaire, ce cynisme là a creusé des tranchés béantes entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas. Les intelligents et ceux qui ne le sont pas ceux qui disent si souvent « ce n’est pas pour nous ». Alors que c’est surement ces mêmes personnes qui, si on leur en avait donné les moyens, aurait pu en faire l’analyse la plus juste, la plus sincère sans rhétorique et sans séduction. Le livre de Jack London Martin Eden exprime ça.
Amateur, Amatrice
(latin amator, celui qui aime)
Prendre des romans comme matière première pour nos spectacles nous ouvre tous les possibles quant à la forme finale. Les représentations s’écrivent avec le public avec grande maladresse et amateurisme, parce que c’est bien plus beau que professionnalisme et qu’il y a le mot amour dedans et la détermination que nous construisons à chaque fois un nouvel abris. Une communauté fragile, où nous devenons partenaire de jeu, mais qui joue ? Tout est perméable, instable, comme quand tu lis un livre et que le réel vient te rappeler qu’il est là complétement absurde comme tes œufs au bacon en pleine lecture d’Emma Bovary…